AVIGNON IN : UNE RÉVÉLATION ?
Mami de Mario Banushi. Gymnase du lycée Aubanel du 13 au 18 juillet. Spectacle vu le 18 juillet.

À force d’avoir été invité à s’expliquer sur la genèse de son spectacle et sur son geste de création, on risque fort de passer à côté de ce que Mario Banushi nous propose réellement dans Mami, titre lui-même évocateur mais nous engageant déjà sur sinon une fausse piste, du moins sur une perception factuelle de son spectacle plutôt réductrice. Sur le plateau nous sommes en présence d’une suite de séquences, pour la plupart magnifiques comme sorties d’un rêve, et qui justement ne s’enchaînent pas forcément de manière logique, dans une suite qui amorcerait le début d’une continuité ; ce sont davantage des intensités, sorte de visions assez étonnantes pour la plupart. C’est à ce niveau qu’en tout cas elles fonctionnent et dans lesquelles apparaissent des personnages qui viennent hanter l’imagination du narrateur-visionnaire, toute logique effacée. Tableau après tableau ce sont des fantômes de l’imagination du jeune Mario Banushi qui apparaissent pour s’évanouir sans que l’on ait réellement réussi à les capter véritablement. Leur composition est celle d’authentiques figures évanescentes : ils sont ainsi six sur le plateau à se prêter au jeu de ces compositions dont il vaut mieux ne pas chercher à citer les nombreuses références esthétiques sauf à écraser celles produites sur le plateau. À partir de là c’est réellement fascinant : ce sont des tableaux d’esquisses que l’on attend de voir affermies ou affirmées dans un prochain spectacle pour savoir ce qu’il en est réellement de leur authenticité. Aux éléments évanescents de l’imagination – figures de fantômes et autres – Mario Banushi installe ses tableaux dans des éléments tels que la terre ou l’eau dans des luminosités sombres : jeux d’ombre et de lumière autour de figures féminines, à l’origine – car il est bien question d’origine…
Photo : ©. Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon
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