Labiche revisité

Jean-Pierre Han

27 octobre 2012

in Critiques

Deux Labiche de moins d'après Le Mystère de la rue Rousselet et Un mouton à l'entresol d'Eugène Labiche. Mise en scène de Nicolas Bouchaud. Théâtre de l'Aquarium dans le cadre du Festival d'automne. À 20 h 30, jusqu'au 27 octobre. Tél. : 01 43 74 99 61.

À la mécanique Feydeau omniprésente ces dernières saisons sur toutes les scènes de France et de Navarre, succède cette année la mécanique Labiche qui n'est pas tout à fait la même, même si l'on ne cesse de l'associer à celle du premier nommé. En tout cas, l'occasion est belle d'éventuellement faire le distingo, et comme l'affaire est plaisante, voire hilarante, une hilarité teintée d'une ombre d'inquitéude chez Labiche, on ne peut que se réjouir de cette opportunité. C'est l'occasion aussi de voir œuvrer dans des registres qu'on ne leur soupçonnait pas certains artistes que l'on apprécie particulièrement. C'est le cas de Nicolas Bouchaud que l'on avait d'ailleurs pu voir dans La Dame de chez Maxim de Feydeau mis en scène par son camarade Jean-François Sivadier. Nicolas Bouchaud dont j'ignorais jusqu'à ce jour son rapport au travail de clown, et qui, en montant deux pièces de Labiche avec des jeunes comédiens choisis dans le cadre des « Paroles d'acteurs » organisées par l'Adami, se révèle de manière aveuglante. L'une des toutes premières démarches de Nicolas Bouchaud a été de demander à Lucie Valon de s'associer à son travail. Ce qui, en soi, est déjà une preuve d'excellente lucidité. On a pu, en effet, apprécier tout le talent de clown (et de comédienne tout simplement) de la jeune femme dans deux de ses spectacles, Dans le rouge et Blank, les deux premiers volets d'une trilogie qui devrait nous mener tout droit au Paradis dans les jours qui viennent. Excellent pioche ; Nicolas Bouchaud et Lucie Valon ont donc travaillé ferme avec les neuf comédiens qui interprètent les deux pièces de Labiche, Le Mystère de la rue Rousselet et Un mouton à l'entresol. Cela se sent, cela se voit, à telle enseigne que l'on a parfois l'impression d'assister à un bon travail d'école, avec ses inégalités presqu'inévitables au niveau de l'interprétation. Ce qui ne nuit en rien à l'homogénéité de l'ensemble et au plaisir que l'on peut éprouver devant le spectacle : on en redemanderait presque ! Et c'est bien Labiche que l'on redécouvre… Par ordre alphabétique ils ont nom : Andrés Acevedo, Lucie Chabaudie, Guillaume Ducreux, Guillaume Clerice, Laure Duchet, Yan Gaël Elléouet, Clémentine Pons, Alice Pehlivanyan et Yan Tassin.

Jean-Pierre Han