Avignon "Off" : Retour de la Fête

Jean-Pierre Han

12 juillet 2011

in Critiques

La Fête de Spiro Scimone, par De Quark. La Manufacture. Jusqu'au 28 juillet à 17 h 20.

En un peu plus de quatre ans, voilà la troisième fois qu'il nous est donné de participer à La Fête de Spiro Scimone organisée par le collectif (un vrai celui-là) De Quark. Trois fois, dans trois lieux différents, et donc, c'est d'une logique que l'on aimerait irréfutable dans ce milieu, dans trois moutures ou propositions différentes. (Je crois quand même avoir raté une « station » à Paris). Car si De Quark composé de six personnalités qu'il convient de citer, Séverine Astel, Joke Demaître, Julien Lacroix, Sébastien Lange, Romain Mercier et Renaud Serraz, connus et reconnus dans leurs parcours personnels, reprend à loisir la même pièce (présentée lors de la première proposition aux Abattoirs de Toulouse, un musée d'art contemporain, en compagnie d'autres textes signés Thomas Bernhard, Martin Crimp et Jon Fosse), ce n'est certes pas par paresse et volonté d'exploiter jusqu'à la lie un travail bouclé une fois pour toutes, mais vraiment, c'est leur credo, pour explorer d'autres voies possibles de lecture et de réalisation scénique à partir d'un même texte. De ce point de vue, cette Fête de Spiro Scimone se prête à merveille à ce genre de traitement. Une pièce qui, en soi, est une pure merveille de causticité, de drôlerie, de méchanceté, et de… tendresse, dans le description d'un noyau familial italien composé du père, de la mère et du fils (sans le Saint Esprit). Le nouveau travail de De Quark est méritoire qui refuse de revenir sur ce qui a déjà fait mouche. Le danger résidant toutefois dans le fait de vouloir à tout prix s'écarter de la version précédente et du même coup tomber dans une recherche convenue. Reste que, tel quel, le spectacle demeure d'une réelle efficacité et continue à être fort réjouissant.

Jean-Pierre Han